la petite histoire
Compilée par M. Arnaud-Pierre
L’école au château
Tout commence en 1879, époque à laquelle l’instruction n’est pas obligatoire. Le château de Gentinnes et la ferme qui y est attenante appartiennent au comte Léon-Charles-Marie de Limminghe, dont la famille a acquis le domaine en 1803. Châtelain de Gesves également (près de Namur) et catholique très engagé qui a combattu pour défendre le pape Pie IX, le comte décide de transformer une partie de son château en école (de filles).
À l’annonce de cette bonne nouvelle, l’abbé Quévit, curé de Gentinnes, envoie une lettre insistante aux sœurs de la Providence de Champion (près de Namur), leur demandant des religieuses pour l’école des filles.
Le 1er octobre 1879, Sœur Marie-Barthélémie est chargée de conduire Sœur Louisa Kaisin et Sœur Marie-Joséphine Lahaye dans leur nouvelle école. Après être descendues à la station de Chastre, Madame la Comtesse les emmène en voiture jusqu’à Gentinnes où elles furent chaleureusement accueillies. On leur a promis un traitement total de 1000 francs par an, le logement, le mobilier, le chauffage, un jardin et l’exemption d’impôts. L’école est alors essentiellement financée par les châtelains. Elle regroupe la quasi-totalité des filles de la commune, soit près de 100 élèves.
Construction de « L’école des sœurs »
ou « L’école des filles »
En 1891, le comte de Limminghe meurt. Son épouse, ne pouvant plus gérer convenablement son domaine, sentant sa fin arriver et n’ayant pas de descendance, décide de le vendre. Pour que l’école puisse continuer à exister et afin de poursuivre la volonté de son mari, la comtesse fait alors construire à ses frais en 1893 une habitation et des classes à proximité de l’église : notre école !
Elle fait part de ce projet à la Mère Supérieure de Champion dans une lettre et y joint un croquis du plan de l’école. C’est l’entrepreneur de Mellery Auguste Falise (l’arrière-arrière-grand-père de M. Arnaud-Pierre) qui va se charger de la bâtir.
La bénédiction des nouveaux locaux a lieu le 3 janvier 1894 et les sœurs y entrent aussitôt. Les deux classes sont reliées par un préau à la maison, habitée par les religieuses. Ce sont elles qui donnent cours aux petites filles. Les garçons, eux, vont à l’école communale, rue Golard. Cependant, des classes maternelles mixtes sont organisées à « L’école des sœurs ». À l’époque, on se chauffe au poêle à charbon.
Changements de propriétaires
En 1898, le domaine (château, ferme et école) est vendu à Monsieur Wégimont, un grand commerçant anversois ami des Limminghe, qui devient donc propriétaire de l’école. Même s’il se montre plein d’attentions pour les religieuses, il ne contribue plus pleinement aux frais des classes. Il va se désintéresser progressivement de l’école.
Par ailleurs, en 1903, M. Wégimont cède son domaine de Gentinnes à des pères Spiritains chassés de France. Dans le château s’établiront successivement une école apostolique française (1903-1919), une école apostolique belge (1919-1945), un collège (1945-1969), un centre d’animation spirituelle et missionnaire (depuis 1969).
La situation est instable et les sœurs inquiètes. En 1927, M. et Mme Wégimont morts, (M. en 1910 et Mme en 1921), on veut vendre notre école ! Heureusement, l’abbé Thibaut, curé de Gentinnes à l’époque, convainc tous les Gentinnois d’acheter l’école. Aidé par un médecin et un clerc de l’église (personne au service de l’église qui aide le curé), il fait le tour des maisons du village pour collecter les dons. En deux jours il rassemble la somme nécessaire, puis l’achète (pour 33 000 francs). Sans cela, l’école aurait assurément cessé d’exister.
À partir de 1950
En 1950, trop âgées et par manque de vocation, les sœurs quittent l’école. C’est alors que Mademoiselle Derèse arrive à l’école des filles. Cette année-là, l’école compte 32 élèves (une seule classe pour les 6 années). La maison étant mise à disposition du chef d’école, elle l’a habitée avec ses parents ainsi que ses deux nièces pendant quelques années.
En 1960, on engage Mme Françoise Pigeolet pour l’ouverture d’une classe gardienne (maternelle) de 26 enfants. Celle-ci fêtera son départ en 1996.
En 1967, les écoles primaires en Belgique deviennent mixtes (filles et garçons). L’école des filles devient l’école libre, tandis que l’école communale pour garçons de Gentinnes ferme et est rachetée par l’état. Elle sera transférée dans les bâtiments que nous connaissons, sur la place de Gentinnes.
En 67, c’est aussi l’inauguration du Mémorial Kongolo, construit en mémoire des missionnaires tués de 1962 à 1965 à Kongolo (Congo belge).
En 1950, trop âgées et par manque de vocation, les sœurs quittent l’école. C’est alors que Mademoiselle Derèse arrive à l’école des filles. Cette année-là, l’école compte 32 élèves (une seule classe pour les 6 années). La maison étant mise à disposition du chef d’école, elle l’a habitée avec ses parents ainsi que ses deux nièces pendant quelques années.
En 1960, on engage Mme Françoise Pigeolet pour l’ouverture d’une classe gardienne (maternelle) de 26 enfants. Celle-ci fêtera son départ en 1996.
En 1967, les écoles primaires en Belgique deviennent mixtes (filles et garçons). L’école des filles devient l’école libre, tandis que l’école communale pour garçons de Gentinnes ferme et est rachetée par l’état. Elle sera transférée dans les bâtiments que nous connaissons, sur la place de Gentinnes.
En 67, c’est aussi l’inauguration du Mémorial Kongolo, construit en mémoire des missionnaires tués de 1962 à 1965 à Kongolo (Congo belge).
A partir de 1980
En 1979, c’est l’arrivée de M. Thierry Parmentier et Mme Joëlle Massin à l’école. M. Parmentier devient le nouveau directeur de l’école.
Dans les années 80, l’école se porte bien et connaît un dynamisme extraordinaire de la part des parents et enseignants. De nombreux projets sont menés à bien. On voit notamment arriver à l’école Mme Michèle, Mme Marianne, Mme Annick, Mme Sabine et Mme Joëlle.
Vers 1985, le préau reliant la maison aux classes est partiellement transformé pour abriter une classe.
En 1987, ce sont les premières 3 Heures Vélo. Les plus grands font le tour habituel tandis que les enfants de troisième maternelle (dont M. Arnaud-Pierre) font des allers-retours dans l’allée du Mémorial (rue du Couvent).
Cette année-là aussi, l’école libre mixte de Gentinnes prend le nom de « La Petite École », et l’on inaugure le nouveau bâtiment des maternelles. L’école compte 121 enfants.
Le nombre d’enfants grandissant, toutes les pièces de la maison des soeurs furent progressivement converties en classes. Il est vite devenu important de penser à s’agrandir.
En 1994, 100 ans après l’entrée des religieuses dans les bâtiments, l’école va pouvoir s’agrandir grâce à un don de l’Archevêché qui veut souligner ainsi les valeurs pédagogiques de l’école et soutenir son engagement chrétien. Elle va acquérir le terrain qui l’entoure et pouvoir construire de nouveaux bâtiments, rajeunir son bâtiment principal et en aménager les abords.
En 1997, après de nombreuses années comme directeur de l’école, M. Parmentier décède accidentellement. Ayant marqué l’école de son empreinte, l’ancien « Chemin des Écoliers » sera baptisé en 1998 « Drève Thierry Parmentier » en sa mémoire.
C’est alors M. Claude Hardenne qui prend la direction de l’école pour la rentrée de septembre 97.
En 1998, une exposition sur l’histoire de La Petite École de Gentinnes a lieu dans les locaux de l’école. Plus de 300 visiteurs y ont participé, dont la plus âgée de ses écolières : 94 ans.
C’est en 1999 que les travaux d’agrandissement commencent : salle de gym, trois classes à l’étage, l’agora et les deux classes qui communiquent avec elles, cours, toilettes… Durant les travaux, les pères du Mémorial Kongolo ont mis des locaux à disposition de l’école pour faire classe.
L’An 2000
En janvier 2000, après une petite année de chantier, les élèves entrent dans leurs nouvelles classes. L’école ressemble alors à ce qu’elle est aujourd’hui.
Suite à l’entrée dans le troisième millénaire, la communication se modernise avec le site internet de la Petite Ecole qui voit le jour en 2015 (www.petiteecole.be) puis l’utilisation de l’application Konecto en 2019 qui permet de transmettre des messages aux parents en utilisant moins de papier. L’informatisation de l’école fait également un grand bond avec l’arrivée de nouveaux ordinateurs et de projecteurs dans les classes en 2018.
Enfin, depuis 2017, l’école bénéficie d’une surface supplémentaire : une partie de la prairie en face de l’école comme espace récréatif et pédagogique. Terrain de football, marre, plantations, potager… un bel endroit de plus pour continuer à grandir et faire grandir.
La suite de l’histoire de La Petite École fait partie de la vôtre. Avec les professeurs, c’est vous, enfants, qui l’écrivez jour après jour par votre manière d’y vivre. Alors, prenez votre plus belle plume, et calligraphiez…